Nouvelle réglementation concernant la pêche de loisir
À partir du 10 janvier 2026, la pêche de loisir en mer va évoluer avec une nouvelle réglementation européenne.
Pour certaines espèces estimées sensibles, il faudra s’enregistrer en ligne et déclarer ses captures via une application officielle.
Ce qui signifie enregistrer sa sortie avant de partir en pêche puis ses prises.
L’objectif déclaré n’est pas de restreindre la pratique, mais de mieux connaître l’impact réel de la pêche de loisir afin de mieux gérer les ressources halieutiques pour l’avenir.
Dès 2026, les pêcheurs de loisir de 16 ans et plus qui souhaitent capturer certaines espèces devront :
- S’enregistrer sur une plateforme nationale reliée au système européen,
- Déclarer leurs captures du jour dans l’application.
Les espèces concernées en Manche :
- Lieu jaune
- Bar
- Thon rouge
- Dorade rose
- Dorade coryphène
À noter : en Méditerranée, l’enregistrement concernera tous les pêcheurs embarqués, même s’ils ne ciblent pas ces espèces. En Atlantique, Manche et mer du Nord, seuls ceux qui visent les espèces listées seront concernés.
Une application dédiée : RecFishing
Le programme RecFishing existe déjà depuis 2020, mais sur la base du volontariat.
À partir de janvier 2026, son utilisation deviendra obligatoire pour déclarer certaines captures.
La nouvelle version, prévue en décembre 2025, sera sensée être :
- Simple d’utilisation (fonctionnera même sans réseau),
- Pratique (reconnaissance photo des espèces),
- Respectueuse de la vie privée : aucune donnée personnelle ni spot de pêche précis ne seront partagés. Les informations seront agrégées par zones et par périodes.
Avec cette obligation, les autorités sont censées savoir combien nous sommes à pratiquer, quelles espèces nous ciblons et combien de poissons sont capturés et/ou relâchés.
C’est une contrainte supplémentaire, mais elle peut avoir des avantages :
- Éviter l’effondrement des stocks en améliorant la gestion des espèces,
- Faire reconnaître le nombre de pêcheurs de loisir et notre « poids économique » (achat de matériel, bateaux, tourisme pêche), un critère que le Parlement européen prend en compte dans l’attribution des possibilités de pêche (quotas, périodes…).
la France comme à son habitude s’agissant de mesures « écologiques », met en place avant tout le monde cette nouvelle contrainte.
Il est difficile de croire que la pêche de loisir soit un danger pour la réserve halieutique.
Il est difficile de croire que ce recensement n’a pas d’autre but que de protéger la faune marine on peut en particulier penser un jour à la création d’un permis de pêche en mer, à des restrictions sur de nombreuses espèces peut-être pour satisfaire les professionnels ?
Pour en avoir discuté avec la fédération des pêcheurs de loisirs en Méditerranée, au Grand pavois de La Rochelle, cette mesure étant appliquée depuis deux ans dans le parc marin, la conclusion un peu désabusée de nos collègues est qu’ on s’habitue à tout y compris à cette nouvelle contrainte qu’il convient malgré tout de dénoncer intuitu personae sur le site de l’enquête publique.
Curieusement, je n’ai pas trouvé trace, pour le moment, de sanction prévue en cas de non-observation de cette réglementation. Gageons que cela ne saurait durer.
Pour en savoir plus
Avant de lancer la ligne, mieux vaut connaître les règles ! La réglementation impose des tailles minimales de capture pour préserver les ressources halieutiques. Ces mesures s’appliquent à toutes les pêches de loisir, du bord ou en bateau, dans les eaux proches de Roscoff. Respecter ces limites, c’est protéger l’avenir de la pêche.